L’année dernière a encore été un succès pour les SCPI, du moins pour la collecte.
Collecte record de la pierre-papier
L’immobilier locatif est l’une des spécialités françaises et l’année 2017 n’a pas été une exception avec plus de six milliards d’euros de collectés d’après l’Association française des sociétés de placement immobilier. l’ASPIM a analysé les données provisoires de 79 des 84 SCPI d’immobilier d’entreprise (ce qui représente plus de 99 % du secteur) et annonce une hausse de plus de 15% de la collecte par rapport à l’an passé.
Un engouement croissant
D’après le délégué général de l’association, « les SCPI font figure de placement alternatif adapté à un investissement de long terme, non spéculatif, et dont le couple rendement/risque est raisonnable. », surtout quand « le fonds en euros de l’assurance-vie, qui a longtemps été vu comme la martingale de l’épargne en France, voit son rendement baisser irrémédiablement ».
Un rendement intéressant
Si l’on met de côté les SCPI fiscales, les SCPI ont offert un rendement de 4,43 % nets avant impôt en 2017, tandis que celle de 2016 était de 4,64 %.
Prudence des gestionnaires
« Cette évolution, précise Arnaud Dewachter, s’explique par une augmentation du prix moyen pondéré des parts des SCPI (+ 1,79 %) combinée à une politique de distribution mesurée de la part des gestionnaires (- 3,28 %). Surtout, le niveau de revenus distribués par les SCPI leur permet de dégager une prime de risque qui demeure confortable : + 3,78 % par rapport aux emprunts d’Etat à 10 ans. »
Volatilité réduite des OPCI
Les indicateurs sont également au vert pour leurs cousins, les OPCI (organisme de placement collectif immobilier) distribués auprès du grand public, essentiellement par le biais de contrats d’assurance-vie. En 2017, ce placement, à mi-chemin entre la SCPI et le fonds d’investissement classique, a collecté un total de 4,21 milliards d’euros, en hausse de 5,5 % par rapport à 2016, avec là aussi une meilleure collecte au premier semestre. Leur performance a atteint, l’an dernier, 3,98 %, contre 3,23 % en 2016.
C’est davantage la valorisation du patrimoine (+ 2,4 % contre + 0,8 % l’année précédente) qui a porté cette performance que le rendement courant (1,6 % contre 2,4 %), le tout avec une volatilité réduite à seulement 0,6 %. Sur la période de juin 2008 à décembre 2017, la performance annualisée globale des OPCI ressort à 5,3 %.
Impact de l’IFI
Pour les SCPI comme pour les OPCI, l’Aspim relève un tassement de la collecte nette au second semestre 2017. Il s’explique, détaille Arnaud Dewachter, « aussi bien par la volonté des sociétés de gestion de conserver le contrôle du rythme de la collecte de capitaux par rapport à celui des acquisitions d’immeubles que par l’annonce estivale du gouvernement sur la loi de finances à venir ». Ainsi, précise-t-il, « l’impôt sur la fortune Immobilière (IFI) a pu soulever des interrogations sur le traitement fiscal des fonds d’investissement immobiliers et générer de l’attentisme chez les investisseurs. Le débat sur le successeur de l’ISF a, en outre, nui à la juste perception des SCPI et des OPCI en tant que contributeurs aux besoins de l’économie et de la société françaises, ce que l’Aspim continue de déplorer ».
Diversification européenne
Face à ces nouveaux records de collecte, n’y a-t-il pas de risque de surchauffe sur cette niche du marché immobilier ? Non, assure Arnaud Dewachter, car les gestionnaires diversifient leurs investissements à la fois d’un point de vue sectoriel (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, terrains de camping, hôtels…) mais aussi géographiquement, principalement dans l’immobilier tertiaire en Allemagne et aux Pays-Bas.
*Aspim : Association française des sociétés de placement immobilier ; IEIF : Institut de l’épargne Immobilière et foncière ; Etude sur 79 SCPI, sur un total de 84 SCPI Immobilier d’entreprise représentant plus de 99 % de la collecte nette et de la capitalisation en 2016.